En mai 2018, le Luxembourg lançait un projet pilote « Digital Skills Bridge – Fir d’Kompetenzen vu muer ! » pour investir dans les compétences des salariés et la sécurisation de leur parcours professionnel. Contrairement à l’Asie, en tête de la digitalisation mondiale avec 19% des industries en pointe, l’Europe est à la traîne avec seulement 5% des entreprises formées au digital. Les transformations numériques s’accélèrent et concernent aujourd’hui tous les secteurs d’activités. Selon une étude Eurostat réalisée en 2017, les structures qui n’évolueront pas rapidement voient leur mort programmée dans les dix années à venir, au profit de concurrents plus réactifs et plus agiles.
Ainsi, afin de garder leur place sur le marché national et international face à ces évolutions exponentielles, les entreprises doivent se former et former au digital skills. Elles ont maintenant la responsabilité de conserver la mobilité et l’adaptabilité de leurs salariés et éviter l’obsolescence programmée des compétences. Leur mission digitale est bien d’éviter l’illectronisme (illettrisme numérique) de leurs collaborateurs et réduire l’écart d’utilisation digital intergénérationnel. En effet, comme l’est actuellement l’analphabétisme, l’illectronisme deviendra un facteur d’exclusion dans notre société « digitalisante ».
Au sein des entreprises, la priorité de la formation professionnelle continue est, par conséquent, de favoriser l’apprentissage du vocabulaire et de toute une série de nouveaux mots apparus avec la digitalisation : crowfunding, big data, MOOC, Community Management, bot, cloud, Design Thinking ou encore QR-Code font partie des quelques exemples souvent méconnus de nombreux salariés en entreprise. Quand on sait que le langage influence fortement la culture, on imagine bien que sans ces connaissances de base, la culture de la digitalisation va peiner à se développer dans les environnements de travail et dans les foyers européens. Par ailleurs, il devient vital de maîtriser l’évolution des technologies et de les intégrer dans la formation professionnelle continue : réalité virtuelle, micro-learning, serious game, les règles de l’apprentissage ont changé et les entreprises doivent les intégrer dans leur environnement professionnel.
Par ailleurs, la culture du numérique, qui a envahi nos environnements personnels et professionnels, englobe une visibilité permanente ainsi qu’une adaptabilité presque instantanée de son offre et de ses produits face aux exigences des clients. Les entreprises devront donc développer et maintenir les compétences permettant de conserver cette visibilité « just in time », sous peine d’être reléguées aux oubliettes.
Deux facteurs clés doivent donc intégrer nos systèmes digitalisés : l’intelligence artificielle et le machine learning avec comme support le Big Data. Sans ce dernier, le « Machine learning » et l’intelligence artificielle ne seraient rien. L’intelligence artificielle est capable de comprendre et d’apprendre « à la manière des humains » grâce aux données qui l’alimentent alors qu’un système de type « Machine learning » apprendra plus vite s’il reçoit plus de données et pourra ainsi accélérer sa courbe d’apprentissage. Est-on prêt à accepter que la machine puisse apprendre plus et plus vite que l’homme ? Nos mentalités doivent encore évoluer.
Existe-t-il d’autres facteurs impactant les entreprises ayant du mal à former leurs collaborateurs à ces changements ? La cybervulnérabilité reste l’une des principales craintes en matière de projet de digitalisation. La cybersécurité doit donc faire partie intégrante des projets de transformation dans les entités.
Former ses collaborateurs dans le digital aura donc plusieurs conséquences positives : mieux appréhender le numérique dans une démarche de comprendre son fonctionnement plutôt que d’en avoir peur, faire du digital un outil du quotidien aussi simple et évident que le stylo nous servait à écrire et accélérer notre traitement de l’information (« En 2015, Google et la Nasa ont réussi à résoudre un problème en 1 seconde grâce à leur supercalculateur quantique. Ceci aurait nécessité 10 000 ans pour un ordinateur classique. »).
À nous de surfer sur l’onde supersonique du digital si l’on ne veut pas être absorbé dans un prochain trou noir !
Karine Maurer
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