Les neurosciences ont vanté les mérites du micro-learning (ou comment apprendre en moins de 5 minutes). Cette consommation, « sur le pouce », des apprentissages, peut-elle être valorisée pour l’apprenant ?
Depuis le 16 juin 2022, le Conseil de l’Union européenne recommande une approche européenne des micro-certifications pour favoriser la flexibilité et la mobilité des individus au sein de l’Union européenne. Certains domaines comme le management, le marketing, la finance, les langues étrangères proposent donc déjà des micro-certifications qui valident les acquis d’apprentissage.
Le marché du travail, sans cesse en mutation au fil des crises économiques, migratoires, climatiques, énergétiques, financières impose aux travailleurs d’être en permanence « à jour » dans leurs compétences professionnelles. Cette « mise à jour », parfois possible grâce à des formations de courte durée, peut être valorisée par la micro-certification et donc davantage reconnue par les employeurs.
On la voit également apparaître plus fréquemment sur les Massive Online Open Courses (MOOC), cours en ligne très souvent développés par des institutions publiques et qui permettent à l’apprenant de se former en toute autonomie, avec une sécurité du contenu proposé et un coût faible voire inexistant.
Mais ces micro-certifications sont encore principalement à la demande de l’apprenant. Cependant la tendance évolue et de plus en plus d’employeurs plébiscitent cet outil.
En 2020, Orr D., Pupinis M. et Kirdulyté, G*. indiquaient déjà que les micro-certificats « permettent un (re)développement des compétences sur mesure, rapide et accessible ».
Cependant, il reste encore quelques défis à relever pour reconnaitre de manière durable l’intérêt de ces micro-certificats et tout particulièrement la confiance, la transparence, l’homogénéité et le stockage.
Ces micro-certificats se matérialisent maintenant sous forme de badges, directement affichable sur un CV en ligne, un profil LinkedIn ou autre réseau social. L’obtention de plusieurs badges ou micro-certificats peut aboutir à une certification plus complète d’un parcours de formation. Les organismes certifiants sécurisent ces badges en les rendant infalsifiables et augmentent ainsi la confiance des employeurs sur la validité des compétences.
* ‘Orr D., Pupinis M. et Kirdulyté, G, 2020, Vers une approche européenne des micro-certificats : une étude des pratiques et des similitudes dans l’offre de micro-certificats au sein de l’enseignement supérieur européen.’, rapport NESET, Résumé analytique. Luxembourg : Publications Office of the European Union.
Karine Maurer