Dans un monde où le marché de l’emploi est devenu hyper concurrentiel et où la différence a tendance à exclure les individus, les adultes masquent parfois, tant bien que mal, leurs singularités. La capacité d’apprendre, principalement d’apprendre de manière efficace et autonome, constitue une condition essentielle pour réussir son intégration sociale et professionnelle. Face à ces facteurs, ces adultes ayant des difficultés d’apprentissage, deviennent particulièrement vulnérables.
Les souvenirs de l’apprentissage à l’école sont profonds et qui ne se souvient pas des bons professeurs avec qui tout semblait facile ? Mais, grâce à ces bons professeurs et une fois passé le cap de l’école, devient-on tous des adultes plus aptes à apprendre ? Nos capacités d’apprentissage se sont-elles développées ? Certainement car les neurosciences nous le prouvent : plus notre cerveau est habitué à apprendre, plus cela va faciliter les nouveaux apprentissages. Cependant, nos capacités et nos modes d’apprentissages nous sont propres et certaines personnes gardent des difficultés pour apprendre, qu’elles soient auditives, visuelles, mentales ou autres. Ceux qui ont pu bénéficier d’adaptation dans leur environnement scolaire peuvent se retrouver en difficulté dans le monde de la formation professionnelle. Peu se livrent et osent avouer ces difficultés.
Nous, formateurs, avons tous été confrontés dans nos formations, à des personnes présentant ces troubles. Les avons-nous détectés ? Dans tous les cas, les comprendre et non les juger reste notre priorité absolue pour pouvoir transmettre nos savoirs. Sur des séances courtes, il est parfois difficile d’identifier de quel type de difficultés il s’agit. C’est pourquoi nous devons penser et concevoir nos formations avec la multimodalité des outils pour offrir aux apprenants diverses possibilités d’assimiler le contenu transmis.
La différenciation pédagogique, engagée dans le système scolaire, est-elle arrivée jusqu’au monde des adultes ? Mieux connaître ses apprenants en amont de la formation doit nous permettre de préparer et réfléchir aux approches pédagogiques les plus appropriées. Le formateur doit donc être en lien direct avec l’apprenant, les ressources humaines de l’entreprise et les autres formateurs pour former une « équipe pluridisciplinaire » qui partage ses connaissances sur l’adulte apprenant.
Dans la session de formation, la première mission du formateur est d’assurer un environnement psycho-affectif stable et rassurant pour permettre à l’apprenant de rentrer en confiance dans l’apprentissage.
Pendant la formation, pour gérer le champ des difficultés cognitives et passer le cap des résistances et des obstacles à travers des outils visuels, numériques, auditifs, interactifs, il faut proposer et alterner les méthodes pédagogiques. L’apprenant doit pouvoir s’approprier les savoirs en lien avec ses canaux perceptifs prioritaires. Parallèlement, la démarche pédagogique utilisée doit favoriser une évolution du comportement de l’apprenant, notamment sur le plan de la motivation.
Par ailleurs, dans les troubles cognitifs, l’apprenant adulte a généralement besoin de davantage de temps pour intégrer les savoirs. La durée de la formation doit donc également être adaptée. La classe inversée ou l’e-learning permettent un premier travail en amont de la formation, laissant la possibilité à l’apprenant, d’apprendre à son rythme. Ce sont des outils intéressants pour faciliter les mécanismes d’apprentissage.
La richesse des outils pédagogiques innovants doit donc faciliter, aussi bien au formateur qu’à l’apprenant, la possibilité d’ouvrir de nouveaux horizons pour apprendre, toujours plus proches des besoins des adultes en difficulté.
Karine Maurer
Pour tout renseignement, contactez REVAL Consulting SA au 53 20 72-1 ou envoyez votre demande par mail à reval@reval.lu.