La classe inversée en formation professionnelle

La classe inversée en formation professionnelle

Avec l’accélération des changements économiques, sociaux ou techniques, les apprenants ont sans arrêt besoin d’être challengés et surpris dans leurs apprentissages, ce qui amène les formateurs à être continuellement en recherche de nouvelles méthodes pédagogiques. Encore peu connue des formateurs et pourtant déjà pratiquée dans le cadre scolaire ou universitaire, la classe inversée ou flipped classroom a pour objectif d’inverser les rôles traditionnels d’apprentissage : le temps de formation n’est plus centré sur le formateur mais principalement sur l’apprenant. La Kahn Academy, qui a développé le concept en 2010, propose un espace web d’apprentissage gratuit et libre pour tous, principalement axé sur les Sciences et connaît toujours un grand succès.

Grâce à des vidéos ou du contenu interactif disponible avant la formation, les futurs participants se familiarisent avec les savoirs de base pour pouvoir les appliquer en groupe lors de la formation.

Même si cette méthode favorise l’autonomie et donc la capacité à prendre en charge son apprentissage, son principal intérêt est de redévelopper une dynamique de partage et d’interaction entre participants. Dans l’esprit de la classe inversée, le formateur doit se positionner comme catalyseur de savoirs (déf. : élément qui provoque une réaction par sa seule présence ou par son intervention) plutôt que transmetteur. L’apprenant intègre les savoirs, en autonomie, sur des courtes durées et devient responsable de ses apprentissages. Il accède à des capsules vidéo, des podcasts, des articles via des Flash codes ou encore des animations pédagogiques et doit ensuite pouvoir réinvestir et partager ses apprentissages dans un groupe d’apprenants.

Mais les avantages valent-ils le bouleversement de nos pratiques de formation ? La réponse est évidemment oui car la variété des pédagogies ouvre des portes en lien avec la variété des apprenants. La classe inversée amène le formateur à se trouver face à un groupe d’apprenants qui possède des savoirs de base similaires et lui donne la possibilité de passer rapidement aux savoir-faire ou savoir-être. Quand il vient en formation, l’apprenant connaît le sujet et peut déjà faire des liens avec son environnement professionnel et en évaluer les intérêts.

Évidemment, comme toute approche pédagogique, la « classe inversée » ne peut être utilisée pour toutes les formations. La méthode doit vraiment être « vendue » pour faire entrer l’apprenant dans la matière, de manière simple, ludique et dynamique. La classe inversée s’adapte au public, au sujet et aux moyens disponibles, c’est le challenge du formateur.

Le constat actuel porte sur une utilisation de plus en plus fréquente des smartphones pour se former pendant les temps de transport. Les capsules audio ou vidéo connaissent donc un fort succès. Les outils gratuits simples tels que Powtoon ou encore Screencast-Omatic (plus évolués dans leurs versions payantes) permettent déjà de développer des capsules dynamiques et de qualité professionnelle. Grâce aux Flash codes, générés en un clic via des outils de type QR Code Generator, vous accédez à des contenus divers et variés. Les formateurs peuvent même mettre leur production sur des murs interactifs accessibles par l’ensemble des apprenants avant la formation.

Soyons réalistes, tous les apprenants sont aptes à utiliser ces outils mais la motivation à s’y mettre reste le maître mot de l’apprentissage. Certains vous diront qu’ils n’ont pas eu le temps de consulter vos productions. Qu’à cela ne tienne… vous pouvez également consacrer certains moments de votre formation à travailler en classe inversée pour leur mettre le pied à l’étrier. Les plus rapides pourront alors appliquer, en groupe, pendant que les plus lents continueront à s’imprégner des informations. Les formateurs doivent penser autrement, ils sont maintenant des « conscientiseurs » d’expériences.

 

Karine Maurer

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